mercredi 1 mai 2013

Le 28 juillet 1986, vers 11h30 du matin, deux camion­net­tes rou­laient sur la route de Jinotega, venant de Wiwili, quand, au lieu-dit « La Zompopera » elles ont été prises sous les rafa­les de mitrailleu­ses et de lance-roquet­tes de mer­ce­nai­res contre-révo­lu­tion­nai­res.
Sous un feu nourri, le pre­mier véhicule a pu passer l’embus­cade. Juste derrière, distant d'une centaine de mètres, suivait le deuxième pick-up. Au volant, le suisse Yvan Leyvraz. Un tir de roquette RPG-7 immobilise le véhicule. Yvan est tué sur le coup. Ses quatre compagnons sautent à terre et ripostent avec leurs armes. L'allemand Bernd Koberstein, le seul à ne pas être armé, est tué. Le français Joël Fieux et les nicaraguayens William et Mario se défendent. Ils doivent faire face à un groupe composé d'une soixantaine de mercenaires de la contra, postés à la sortie d'un virage et équipés de deux mitrailleu­ses M-60, plu­sieurs lance-roquet­tes RPG-7, des mor­tiers, des fusils d'assaut.
Les sur­vi­vants aidés de ceux qui se trou­vaient dans le pre­mier pick-up ont dû résis­ter pen­dant 45 minu­tes et faire feu pour se pro­té­ger. Les ren­forts de l'armée populaire san­di­niste sont alors arri­vés pour pour­sui­vre les Contras.
Joël et Yvan
Parmi les morts : Yvan Leyvraz, Suisse, venu au Nicaragua depuis trois ans pour tra­vailler comme char­pen­tier, menui­sier, électricien. Il coo­pé­rait au sein du Minvah (ministère nicaraguayen de l'habitat) à Matagalpa, sur plusieurs projets de construction de coopératives dont un à Wiwili. Bernd Koberstein, Allemand de Fribourg, était arrivé il y a quatre mois pour tra­vailler sur le projet d’eau pota­ble de Wiwili. William Blandon, mili­tant san­di­niste nica­ra­guayen, était secré­taire à la pro­pa­gande dans la zone de Wiwili. Mario Acevedo, Nicaraguayen, était fonc­tion­naire exé­cu­tif dans l’agglo­mé­ra­tion de Wiwili.

Joël Fieux, d’ori­gine fran­çaise, natu­ra­lisé Nicaraguayen, s’était enthou­siasmé en 1980 pour la croi­sade d’alpha­bé­ti­sa­tion au Nicaragua et tra­vaillait en sou­tien au comité régio­nal du FSLN dans la région VI (Matagalpa-Jinotega). Qualifié dans l'imprimerie et spécialisé dans les radiocommunications, Joël était entrain de mettre sur pied un réseau de postes émetteurs pour les coopératives afin de rompre l'isolement des campagnes reculées, qui les rendaient plus vulnérables face aux attaques des mercenaires. Il s’était marié avec sa com­pa­gne Fatima, et avait eu un enfant, Oswaldo, qui est né le 19 juillet 1985, jour-même de célé­bra­tion du triom­phe de la Révolution Populaire San­di­niste au Nicaragua. Joël, Yvan, Bernd, Mario et William travaillaient à faire et refaire ce que la contra s'acharnait à détruire. 

2 commentaires:

Unknown a dit…

salut,

je viens tout juste de trouver ton blog : cela fait quelques années que je tente de rassembler des documents et des souvenirs sur le Nica des années 80.
En ce moment, je suis en train de "rapatrier" sur Blogger les infos que j'avais mis en ligne sur "http://blogsdelagente.com/los-brigadistas/". J'ai mis pas mal de chose sur la "zompopera" et les internationalistes.

salut et bonne route.

Les anciens de Matagalpa a dit…

Ne les oublions pas !

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